jeudi 20 mars 2014


Késako Top of the lake ? C'est une série télé produite conjointement par les US, les britanniques et les Australiens et qui se passe, taa daa : en Nouvelle Zélande !

Quoi de mieux que de regarder une série qui arbore les paysages du pays que nous sommes en train de découvrir ? Et quoi de mieux que de se rendre sur place pour voir ce qu'il en est vraiment ? Et oui, nous avons fait les reporters pour vous et avons trouvé deux lieux cultes de la série. Cette dernière a été presque entièrement tournée dans la ville de Queenstown et de ses environs. Nous avons retrouvé le commissariat et le fameux lac qui accueille la bande à Gj.


Nous n'avons pas été déçu du voyage, le Moke Lake et les montagnes autour sont à couper le souffle. De plus on a retrouvé le portail d'accès qui a subit le pare choc du 4x4 de Matt Micham.



Le commissariat quant à lui est une bonne blague. Il s'agit en fait d'un bâtiment de la Kiwi Bank déguisé, le vrai commissariat étant une petite baraque ridicule juste à côté !

Le faux commissariat

Si ce petit article vous a donné envie de vous lancer dans la série, voici nos avis et un petit synopsis.

Synopsis

La série raconte l'enquête d'une jeune inspectrice sur la disparition d'une fillette de douze ans, enceinte, dans une petite ville lacustre du Sud de la Nouvelle Zélande. Elle aborde la question des violences faites aux femmes et la lutte entre le bien et le mal dans un « Paradis du bout du monde ». Les acteurs Elisabeth Moss, Peter Mullan, David Wenham (Faramir dans "Le Seigneur des anneaux") et Holly Hunter occupent les rôles principaux et la réalisation est assurée par Jane Campion et Garth Davis.


L'avis d'Alex

J'avais eu de bons échos de la série et j'avais vraiment hâte de la regarder. Le démarrage est un peu long, il ne se passe pas grand chose. C'est donc un peu sceptique que nous regardons les épisodes suivants. Finalement la formule fonctionne, on s'attache aux personnages et on veut voir la chute évidemment. Cette série est très similaire selon moi à la série Française « Les revenants » diffusée sur canal + l'année dernière. Aussi bien en terme de moyens, qu'au niveau de l'ambiance avec sa musique minimaliste et sa photographie très froide. Je vous la conseille pour vous immerger dans un coin paumé de la nouvelle Zélande, beaux paysages en perspective, bons acteurs et une histoire plutôt originale.

L'avis de Quentin

Pour éviter de se faire écho, j'ajouterais que le rythme choisit pour ces 10 épisodes est propice à l'atmosphère quasi lugubre de la série. C'est un peu dans la brume qu'on avance doucement vers la conclusion. Et lorsque l'histoire se termine, j'ai eu le sentiment d'avoir finalement visionné un film, les rebondissements sont peu nombreux mais l'histoire captivante. Le format des 6  heures permet à l'histoire d'avoir plus de poids pour ceux qui la regardent, et un souvenir plus ancré.

Tui c'est une bière locale, un oiseau endémique et aussi le nom de la gamine enceinte.

lundi 17 mars 2014


Il n'est point question de baie en forme de pigeon ici, ce n'est pas non plus un repère d'escrocs attendant patiemment la venue de touristes un peu naïfs prêts à acquérir une magnifique pierre verte authentique de Nouvelle Zélande et enfin ce n'est pas une réserve du célèbre oiseau endémique du pays bien que ce gros pigeon vert et blanc prospère dans la baie.

Pigeon bay c'est un coin très tranquille sur la péninsule de Banks, près de Christchurch. Vous verrez cela ressemble à une espèce de verrue sur la carte. La demeure de Gus et Anna, nos hôtes, se trouve en hauteur sur les collines et offre une magnifique vue sur la baie et le versant d'en face.



Parlons en de nos hôtes, Gus et Anna, un jeune couple dans la trentaine avec 3 enfants : Eden (8 ans), Dominic (5 ans) et Naya (1 an), la petite qui ne parle pas encore. Gus travaille pour un éleveur sur les terres juste à côté, ce qui lui permet d'aller au boulot en quad. Anna s'occupe des enfants et peint lors de ses heures perdues, elle a étudié les arts à l'université. Mais l'autre boulot d'Anna et Gus est d'entretenir la propriété. Oui cette dernière appartient à un Américain, réalisateur de documentaires sur le thème de l'environnement. Il n'est pas là très souvent et laisse donc la gestion à Gus et Anna. Il s'agit d'un grand espace de 120 hectares sur la colline que l'on pourrait comparer au jardin d'eden tellement les fruits et les légumes y abondent. Lorsque vous arrivez il y a un premier « palier » avec la red house, une maison cosy typique du pays, en bois avec un toit de taule. Autour il y un premier potager. En montant un peu, près d'une petite grange il y a la niche des chiens, Shaggy et Pat, outils essentiels dans le boulot de Gus, ce ne sont pas des chiens d'appartements ! Et juste au dessus des chiens il a le fameux verger de citronniers.


Shaggy

Après avoir dépassé un second verger de pommiers, poiriers et noisetiers, vous arrivez à la mud house (notre chez nous). Il s'agit d'un bâtiment écologique construit en briques de terre cuite, avec un toit végétalisé, des toilettes sèches à l'extérieur, une douche dans le bush (un bout de forêt composée des essences locales) pour faire comme dans la pub Tahiti. Et pour l'énergie des panneaux solaires évidemment. Il y aussi un petit sauna que l'on a pu expérimenter sur les hauteurs de la maison, bâti à flanc de colline. L'intérieur est du même esprit, des meubles et une cuisine en bois brut très rustique, une cheminée (rendue inutilisable à cause du gros tremblement de terre d'il y a 3 ans, cf article sur Christchurch) la gazinière, un sol en pierre et nos lits (dont un futon). Chaque soir c'était comme si on dormait dans la chambre de Tyrion Lanistair à port Réal.


Le Sauna en haut à gauche !

Enfin, en continuant de monter, après avoir traversé une forêt de conifères vous arrivez au dernier palier avec la maison en bois où loge la petite famille. Changement d'ambiance mais toujours rustique. La maison possède un vrai parquet et s'avère très lumineuse grâce à de grandes baies vitrées qui vous permettent d'admirer la baie. Il y a même un vitrail bleuté à l'ancienne au bout de la pièce qui laisse percer un petit halo de lumière coloré sur la grande table de la salle à manger.


Pour ceux qui ont vu Charmed...



A l'extérieur encore un peu plus haut il y a un autre potager, les poules, encore un verger et un grand tunnel avec les tomates, le basilique, les poivrons, aubergines et concombres. C'est sans compter un petit champ d'oliviers en contrebas de la maison, ainsi qu'une parcelle de bois pour pouvoir se chauffer l'hiver (ou dès qu'il fait froid, ce qui arrive souvent en ce moment).





Vous l'aurez compris ils sont presque totalement auto-suffisants. Tous les jours on mange les fruits et les légumes du jardin, les œufs des poules et Gus peut avoir de l'agneau facilement puisque c'est son métier. Il y a tellement à manger qu'il faut faire des réserves pour l'hiver ou vendre une partie. Gus négocie avec un magasin bio de Christchurch pour vendre ses citrons. Cela nous a d'ailleurs permis de nous essayer à la taille de citronniers et bien sur à la récolte. Travailler dans un verger de citrons est un vrai bonheur, entre les fleurs, les fruits mûrs et les odeurs qui se dégagent lorsque vous taillez, c'est l'explosion des senteurs d'agrumes. Et en plus vous pouvez vous presser un citron dans le gosier à tout moment. Ils sont tellement bons qu'ils se mangent comme des clémentines pour les plus mûrs d'entre eux.



Partager le mode de vie très sain et simple de Gus et Anna a été un vrai plaisir. Le quotidien a été animé grâce aux enfants, véritables petits monstres qui n'arrivent pourtant pas à faire vaciller le calme et la patience de leurs parents. Ils sont un peu devenus mon exemple en matière d'art de vivre. C'est du boulot tous les jours et il faut être débrouillard et un peu futé aussi mais c'est possible. Et cela redonne un peu d'espoir et montre que c'est possible de vivre dans un coin paumé et d'être indépendant et écologique contrairement aux discours de certains politiques ou sceptiques. On l'a bien vu après avoir essuyé une tempête et des pluies diluviennes, la région a été coupée d'électricité pendant 2 jours, y compris la maison principale. Mais nous avec nos panneaux solaires nous avions de la lumière à la mud house ! 

Pour finir, Pigeon bay aura été notre meilleure expérience de wwoofing pour tout ce que j'ai décris précédemment et pour tout ce que l'on a partagé avec cette famille. La soirée crêpes et le premier essai de Quentin en matière de galette des rois customisée poire/chocolat et frangipane à la noisette auront été une réussite !





Texte : Alex ; Photos : Quentin

Content d'être content.

samedi 15 mars 2014




Nous savions avant de pénétrer dans Christchurch qu'il y a 3 ans, la région fut secouée par un tremblement de terre d'une rare violence qui coûta une centaine de mort. Nous pensions qu'avec les années passées, la ville se serait relevée du coup porté. Je vous passe les dates et les détails historiques mais il faut rappeler que cette ville fut crée lors de la colonisation il y a environ 150ans il me semble. Les britanniques voulaient en faire une cité modèle, aux valeurs religieuses exemplaires pour contrecarrer la débauche du vieux continent. Et pour ça, ils y ont mis les moyens en érigeant un patrimoine bâti à la hauteur de leurs prétention. Aujourd'hui les choses ont bien changé sur le plan idéologique, et malheureusement comme nous le constatons avec stupéfaction, la cité est en ruine.



Nous évoluons dans un décor post-apocalyptique, des zones entières, vides, jonchées de caillasses dessinent une ville morcelée. Les hauts bâtiments qui tiennent encore debout sont pour la plupart fermés, à leurs pieds, les enseignes de magasins sont éteintes, à l'intérieur il y fait sombre, des chaises retournées, des papiers volants, c'est comme si la population était partie précipitamment suite à une épidémie, ou une attaque de rats mutants. Le centre ville n'est plus que l'ombre de lui même. En son centre, la cathédrale autrefois le cœur de toute les attentions s'est écroulée comme un vulgaire château de papier. Nous n'avons jamais connu la guerre, mais je crois bien que Christchurch ressemblerait fort bien à une ville bombardée, elle en porte les séquelles.




Et pourtant, l'activité ne nous a jamais autant frappée dans une ville de nouvelle zélande. Les voitures déboulent de partout, les travaux font rage dans toute les rues. Sur le trottoir, nous croisons les nouveaux bâtisseurs de Christchurch, géomètres, ouvriers et architectes s'attellent à la longue et lourde tâche. C'est aussi l'occasion pour eux d'ouvrir de nouvelles voies d'inspiration. En témoigne la nouvelle église qui se dresse non loin de feu la cathédrale. 


 
L'art prend possession des rues, on se surprend à le découvrir par petite touche ou sur les façades misent à nues qui ont profité aux graffeurs, pour notre plus grand plaisir, l'art prend possession des lieux devenu inanimé. Des murs de containers ont été montés ici et là pour tenir des pans de vieux immeubles menaçant de s'écrouler. D'autres containers ont été utilisé pour bâtir "Le Mall", nouveau centre de Christchurch, ou se sont regroupés les restaurants, bars, cafés et magasins qui peuvent se permettre de se payer la place à prix d'or.







Nous sommes aussi passés par le célèbre parc de la ville, mais je n'en dit pas plus et vous laisse avec les quelques photos.


Texte & Photos : Quentin

samedi 8 mars 2014

Le réservoir gorgé de pétrole, on regagne l'autoroute A6 aux airs de national bretonne. Pas un nuage aux alentours et borne après borne, nous approchons de la West Coast. Si l'idée de la Californie vous a traversé l'esprit un instant, effacez tout de suite l'image du blond surfer et de cette croisette pour roller. La côte ouest en Nouvelle Zélande c'est une route sinueuse qui se fraye un passage entre la plus grosse chaîne de montagne du coin et la mer de Tasman, cernée par l'immensité de part et d'autre. Si bien que le regard a tendance à chercher le lointain, il se brise sur les Alpes qui s'amorcent à l'est et file à l'ouest sans trouver d'accroche. 




Le décor est sauvage, c'est Jurassic Park, sans risque de se faire digérer par un reptile, ou Seul au Monde avec la possibilité de rencontrer des humains. Quelques maisons de vacances se dispersent le long de la route mais dans la jungle pentue montée sur la roche, il est difficile d'y installer un nid. D'autant plus que cette bande étroite est sans cesse malmenée par les intempéries, les nuages bloqués au sommet déversent leur cargaison de flotte toute l'année. Et plus au sud, aux alentours de Fox Glacier, il pleut facilement un jour sur deux. Mmmh, nous n'irons pas. Sur notre itinéraire les criques désertes se succèdent, on voudrait couper le moteur à chaque bande d'arrêt d'urgence, pour profiter du tableau. Alors on choisi méthodiquement nos arrêts afin de se vautrer sur les plages comme des morses. Une sieste pour l'un, une chasse à la sterne pour l'autre.




Puis à mi parcours, on décide d'enfiler le rôle du bon touriste et nous pénétrons dans le chemin parfaitement balisé qui nous mènera aux célèbres pancakes rocks. Merveille géologique pour les passionnés de cailloux étrangements agencés, entre eux se jette des vagues qui font pousser quelques cris aux gens accoudés et des geysers se forment ici et là. Il en faut plus pour nous enraciner.




La seconde ville de la West Coast que nous traversons se nomme Greymouth, comme sa voisine, elle a subit le déclin industriel mais reste vaillante face au désert de ses rues. Nous y avons décelé un café rétro aux tables en teck et aux couvertures colorées qui grattent. On recule de quelques dizaines le temps d'un café. Avant de quitter la ville, nous ferons fièrement acquisition d'un double cd greatest hits de Eart Wind & Fire, les enceintes crachent alors que nous faisons chauffer la baraque à frites en direction des terres. 

Photo vite fait pour constater le vintage du lieu.



Je pourrais enchaîner sur un faux départ engagé sur des petites routes de gravelles, de gravas, de rochers,... mais passons sur l'épisode, il ne sera plus question des minuscules routes oranges sur la carte qui vous promettent un raccourci alléchant, plein de dépaysement. Un arrêt au lac Brunner, oublié des brochures de l'office du tourisme, pour se préparer psychologiquement au passage d'un col. C'est qu'on voit bien que le van manque un peu de patate dans les montées. Un moment paisible que seul 2 Wekas viennent perturber, à la recherche de nos restes d'omelette.




Nous pénétrons dans un nouveau Parc National, Arthur's Pass. Nous ne savons quasiment rien de cet endroit à part qu'il se situe dans une zone très montagneuse, l'idée nous a séduit, pas plus de questions, on entame la pente. La route a subit quelques améliorations récentes dont un superbe viaduc en béton d'une centaine de mètres. Nous on a Millau mais c'est pas grave. Ca ne change en rien le fait qu'il faut amener notre carcasse jusqu'en haut, et avec un panneau qui annonce les 16%, on a vite fait de repasser en seconde. Une brève pause pour calmer le ronronnement du moteur et nous soufflons lors de la descente. C'est alors que les arbres nous avalent, on s'enfonce dans un paysage à demi fermé, pas d'issue, les flancs abruptes sont couverts d'une forêt sombre. Il fait froid au village d'Arthur'pass, un vent glacial nous force à enfiler des couches de tissus supplémentaires et pas un rayon pour réchauffer la peau.
Aparté : c'est le quotidien en Nouvelle zélande, le temps change sans arrêt et jamais vous ne sortez sans un pull de secours. Entre ombre et lumière, les degrés se baladent et la sensation de chaud et de froid n'a pas de nuances, elle ne vous quitte pas de la journée. Fin de l'aparté.
Nous passons un instant dans le visitor center bondés de touristes, ils viennent s'informer des randonnées à faire dans le secteur quand ils ne sont pas uniquement là pour s'abriter. Le brouhaha est difficilement supportable, l'atmosphère est oppressante tant dehors que dedans. J'attrape un Kéa peu farouche et nous décidons de poursuivre la descente.

 


Les choses commencent à nous plaire quand enfin nous sortons du carcan forestier, la vue se dégage sur de grande plaines ou seul les hautes montagnes tapissent au loin le fond de la vallée. La journée n'est pas sur le point de finir que nous choisissons notre lieu de bivouac, sur une aire de camping gratuite, oui c'est possible, au bord d'un nouveau lac, du nom de Pearson. Et nous n'étions pas seul. Un groupe de jeunes allemands nous a rappelé quelques souvenirs, une voiture blanche de location et une tente pour 3. Je ne sais pas ce qu'il est advenu d'eux pendant la nuit où le vent a fait gigoter leur abri de fortune mais au petit matin leur emplacement était désert.




A notre tour nous quittons Pearson pour explorer le parc. Au premier arrêt notable, nous tentons l'approche d'une grotte qu'il serait possible d'emprunter pour ressortir 200 mètres plus loin. Mon collègue n'est pas très rassuré et malgré notre équipement lumineux, il nous manque un peu de matos pour pouvoir se tremper les jambes sans soucis. Tant pis pour cette fois. 





Au deuxième arrêt nous approchons d'un lieu prisé par les amoureux d'escalade, Castle Hill. Comme si un géant avait émietté une montagne au dessus de la colline, cet amoncellement de caillou polis par le temps est un véritable labyrinthe, avec un peu d'imagination, on se croirait dans un château naturel, aux innombrables pièces et couloirs. Il y a même un donjon imprenable au centre. Et les candidats à la prise de la forteresse sont nombreux, ils pratiquent le block, discipline qui consiste à grimper un bon gros caillou en quelques prises seulement, avec pour seul sécurité un ou deux matelas.




La contemplation terminé, nous glissons lentement vers les plaines de Canterbury en direction de sa capitale, Christchurch.

Texte et Photos : Quentin.

 
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