dimanche 29 décembre 2013

Aller - Retour en Mordor

3 commentaires:
 
Nous avons piétinné Taranaki sama il y a peu, mais notre soif d'ascension n'était toujours pas assouvie, nous avons donc mis le cap sur le célèbre Tongariro, encore un petit sommet volcanique, décor à son insu pour le Mordor dans Le seigneur des anneaux, et accessoirement la randonnée la plus populaire de Nouvelle Zélande.



Nous avons du improviser un itinéraire pas commun pour le Tongariro. En Nouvelle Zélande il n'y a pas toujours des randonnées en boucle. On part d'un point A et on arrive à un point B. Pas pratique lorsque que vous avez terminé la randonnée et qu'il vous faut faire demi tour pour retrouver votre bagnole. Heureusement les compagnies de bus ont pensées à tout, et pour la somme complètement indécente de 35$ par personne, on vous ramène au point de départ par la route en 20 minutes. Rapide conversion : 35$ = 20 euros, soit le bus à 1 euro la minute. Merci mais non merci !

On pouvait également faire une boucle autour du Tongariro et de son petit copain enneigé le mont Ruapehu, mais c'est une randonnée de 4-5 jours, ce qui nous oblige à charger nos sacs de nourriture facile à transporter. Autant dire que c'est pas la fête à chaque repas dans ces cas là. La solution était donc de commencer la randonée au point A, de faire demi tour à mi-chemin et de recommencer le lendemain au point B. Pas grand chose à transporter et pas de bus à payer.

Nous avons donc approché le Tongariro, sous un soleil resplendissant, la force était avec nous ! On arrive au parking, on roule sur du graviers pour y accéder, hélas il s'avère complet. Nous faisons demi tour et allons sur un autre parking de l'autre côté de la route. Il y a encore des places, on se gare. Là un monsieur nous demande si il peut faire quelque chose pour nous. Enguerran répond que non, on pense que ça ira. Et là le monsieur nous dit que c'est 15$ le parking, sauf si on a payé le bus à 35$, dans ce cas là c'est gratuit. Merci, mais non merci ! On s'enfuit, et on laisse finalement la bagnole sur le bord de la route. Allions nous finalement réussir à marcher gratuitement ?

Heureusement oui ! On commence enfin la randonnée. Il est 14h. Oui c'est un horaire de touriste et alors ? Durant cette première partie, on ne va faire que monter. Et pendant toute l'ascension nous croiserons des gens, ceux qui avaient pris le bus à 6h30 du matin pour commencer la randonnée de l'autre côté. Il en défile par paquet de 5 parfois. Ca n'arrête pas. D'ailleurs les gens nous regardent bizarrement, sceptiqque, ils ne comprenent pas pourquoi nous sommes les seuls à remonter à cette heure tardive. La réputation du Tongariro n'est pas à refaire, c'est disneyland. Rien avoir le Taranaki et les 10 personnes (à tout casser) que nous avons croisés.

Après de la forêt native verdoyante, le paysage change et se transforme en une sorte de steppe aux couleurs d'or et de bronze. L'altitude commence à se ressentir sur la végétation, au premier refuge, nous remettons des couches de vêtements car le vent est saisissant.



Après la montée

Après la pause


Au fur et à mesue que nous montons, la steppe s'éclaircie et nous oberservons sur les versants plus abrupts d'autres montagnes autour, des volutes de fumées blanches. Il y a toujours de l'activité dans ces volcans, il y a eu une petite éruption pas plus tard que l'année dernière. Au départ de la randonnée un panneau électronique vous informe de l'ouverture ou non du sentier en fonction de l'activité des volcans. Parfois nous sentons de fortes odeurs de soufre, et il y a même des petits ruisseaux d'eau chaude qui dévalent la montagne. Ca nous rappelle la ville du soufre, Rotorua, que nous avons traversée avant d'arriver au Tongariro.


A mi-chemin de la randonnée nous arrivons dans un paysage d'une rare désolation, tout n'est que cailloux, on se croirait sur la lune.



On surmonte une vallée qui ressemble à un désert d'un côté et de l'autre il y a le « Blue Lake » qui nous rappelle que nous sommes bien sur terre. Il s'agit en fait d'une réserve d'eau au fond d'un cratère parfaitement circulaire. Cette tâche bleue dans ce paysage un peu morne est la bienvenue. Nous restons là un petit moment à contempler le paysage, nous sommes complètement seuls. Les touristes sont tous redescendu. Cet horaire tardif s'est finalement avéré concluant puisque nous avons pu redescendre dans le calme, avec les lieux pour nous.

Blue Lake



Si cette randonnée était un livre de Tolkien, nous serions à la deuxième partie. Nous nous sentons un peu moins vaillant que la veille pour la deuxième moitié de la randonnée. Nous diminuons la cadence. On a beau démarrer de l'autre côté, il y a encore beaucoup de dénivelé ! Cette deuxième moitié est radicalement différente. Le point de départ se trouve un peu plus haut en altitude, on démarre directement avec une végétation rase autour de nous, et très vite le paysage se noircie et nous sommes de nouveau dans le Mordor.

Des toilettes lunaires

Certes le paysage est teinté par la noirceur de la roche volcanique, mais il y a tout de même plusieurs nuances de gris et de noir. Lorsque le chemin se met réellement à monter, nous sommes dominés par le mont Ngauruhoe qui culmine à 2287 mètres, plus haut que le Tongariro qui s'arrête à 1967 mètres. Il est possible de gravir le Ngauruhoe mais la pente est très abrupte, c'est vraiment comme si vous grimpiez un tas de sable noir, il n'y a rien d'autre sur ce volcan.
Après la grosse montée nous arrivons dans une espèce de cratère qui nous confère un peu de plat. Il n'y a beau ne rien avoir, l'endroit est tout de même magnifique, de la Lune, nous nous retrouvons sur Mars. Ici le sol est couleur sable.



Nous grimpons encore pour nous extirper de ce cratère. De l'autre côté l'ascension se fait presque dans un pierrier, les cailloux vous roulent sous les chaussures, et le vent s'efforce à vous compliquer la tâche. Arrivé en haut ça souffle plus que jamais. Nous sommes à un croisement où nous pouvons partir vers le Tongariro, nous sommes presque en haut. Sinon la randonnée continue vers les célèbres lacs d'émeraude et le fameux Blue Lake d'hier. A cet endroit il y a également ce qu'on appelle le « cratère rouge » en contrebas. Effectivement la roche à cet endroit dispose de toute une variété de rouge, du magenta au rouge sang. Nous nous arrêtons là, assis parterre pour éviter de nous envoler nous regardons les deux petits lacs turquoises qui font la renommée du lieu. Autour on peut apercevoir des hectares et des hectares de rien. Un désert de cailloux plat entoure les volcans au sud. Sur ce, il est temps de se retaper le tout à l'envers ! Nous redescendons en hâte pour retrouver la douce chaleur de la plaine.



Du vent et des cailloux

Impossible de repérer les endroits exactes où Peter Jackson a pu poser sa caméra pour filmer le mordor, mais à chaque cailloux on s'imaginait un plan de Frodon, Sam et Gollum en train de grimper la montagne du destin. Le Tongariro offre une diversité de paysage impressionnante pour une randonnée d'une journée, on comprend pourquoi l'endroit est si incontournable.


Texte : Alex ; Photos : Quentin.

I did it.

La montagne du Destin c'est encore loin ?

3 commentaires:

Lionel a dit…

Encore de magnifique paysage, pendant qu'ici il fait froid et gris (et pas l'ombre d'un Hobbit ou d'un Morgul sauf à la télé ...)

Profitez en bien !

Unknown a dit…

Oh yeah les meks. Heureux de vous lire et de vous savoir d'humeur à ne rien râter sur cette île. Les paysages ont l'air monstrueux !!! je pense bien à vous. J'espère que vous avez dégustez un pti Tapon dans le cam'tar ! Hâte de vous retrouver devant une bière.
Ici la vie est belle. Même s'il passe à une vitesse folle, le temps semble s'être arrêté sur cette île du bout du monde.
a très bientôt les copains

Romana

Miz a dit…

Bah et alors? Pourquoi ne pas avoir pris l'option 5 jours de rando avec les sacs remplis de lambas?

 
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