Le soleil pointe timidement le bout de ses rayons, confiant nous
sortons pour tenter de trouver un centre de soin pour oiseaux indiqué
dans une brochure. Evidemment nous prenons encore une mauvaise
décision, persuadé que le centre était à 3km nous y allons à
pied. Résultat le centre était à 5km et nous nous retrouvons
encore sous une averse surprise. Heureusement nos sauveurs ( Yoyo et
Vivi) et leur van magique volent à notre secours, ils allaient
également y faire un tour galvanisé par la pub que je leur avait
faite.
Le centre est l'occasion
de voir quelques oiseaux locaux : l'énorme pigeon assez coloré
de Nouvelle Zélande. Le Tui qui est un oiseau aux capacités sonores
surprenantes, il imite les autres oiseaux et même les humains, on a
pu en entendre un répéter après nous « com on » et
divers autres mots anglais. Ils reproduisent aussi des sons
électroniques, notamment les bips des nokia des Japonais vu au Mont
Eden (cf article sur Piha). Il y avait aussi quelques kiwis en cage,
le symbole du pays, qui est plutôt difficile à observer. Il devient
de plus en plus rare sur l'île, opressé par les Possums qui mangent
leurs œufs et par les attaques de chiens errants.
Après la visite du
centre des oiseaux, nous avons enfin droit à une tempête de ciel
bleu ! Fini les deux jours d'humidité constante, on a pu se
remettre en T-shirt et revoir le paysage reprendre ses couleurs
verdoyantes. Ni une ni deux nous avons repris la route pour laisser
l'épisode « Whangarei » loin dernière nous. Le trajet a
été l'occasion de constater les effets de la perturbation sur la
région, des champs innondés ainsi que la route ! Nous nous
arrêtons devant de l'eau qui se déverse en travers de la route d'un
champ à l'autre. Un peu plus loin deux voitures arrêtées et une
dame qui nous fait signe de traverser. Quelques secondes je suis
tiraillé par le doute. Et si la petite dame était un peu trop
confiante et que je noyais le moteur ? J'avais moyennement envie
de payer les 2000$ de caution...Evidemment nous traversons quand
même. Je sent la perte d'adhérence au fur et à mesure que j'avance
et me demande si je ne vais pas faire un aquaplanning géant comme
décrit dans les questions du code de la route à l'auto-école. La
Nissan tiens bon et nous arrivons de l'autre côté. Une des voitures
était bloquée depuis ce matin, le moteur noyé en tentant de
traverser. Heureusement que nous sommes passé un peu plus tard
qu'eux et que le débit de l'eau était déjà diminué.
Nous arrivons finalement
à notre destination, un camping relativement basique (mais tout de
même payant) en bord de mer sur la côté Est, plus très loin de
Bay of Island. La plage n'est pas immense mais tout de même déserte,
nous sommes en fait protégé de chaque côté par les terres, comme
dans une petite baie, au loin nous voyons des rochers qui accentuent
l'aspect sauvage des lieux.
Après avoir inventé un jeu de plage
avec une balle de golf trouvée à Piha, et qui consiste à viser un
trou à la manière de la pétanque, avec plusieurs niveaux à
passer, nous décidons d'aller mettre la voiture sur un emplacement
du camping situé juste derrière la dune.
Le camping était à 11$
par personne et nous offrait seulement toilette et douche froide.
Nous trouvions que c'était un peu cher pour dormir en tente et dans
la voiture pour le troisième. Après concertation et repérage des
lieux, nous nous mettons d'accord pour y aller à deux avec Quentin
pour économiser la nuit d'Enguerran, qui nous rejoindrait
discrètement la nuit tombée. Un compromis plutôt honnête. Nous
nous présentons donc à l'entrée avec la voiture. Le responsable
arrive et rempli un formulaire, il ne nous laisse même pas choisir
l'emplacement, nous le faisons changer pour avoir la tente à l'abri
du vent. Je crois qu'au moment de payer nous nous rendons compte de
notre connerie. Mais trop tard pour faire machine arrière. Nous
essayons de prévenir Enguerran resté sur la plage mais impossible
car les deux gardiens entament un tour de ronde. Nous montons la
tente en attendant, et là c'est le drame. Ils se dirigent carrément
vers la plage et vont dénicher Enguerran. La supercherie tombe à
l'eau, nous nous faisons avoir comme des amateurs. C'était une
mauvaise idée et nous en subissons les conséquences, nous payons la
part manquante tout honteux. Après quelques minutes de discussions,
ils se rendent bien vite compte que nous sommes loin d'être des hors
la loi en cavale. Compatissant, ils souhaiteront tout de même nous
laisser une bonne image de leur hospitalité et se révéleront être
de sympathiques hôtes. « We are happy to have you here ».
On évitera de jouer les
Butch Cassidy ailleurs.
Texte : Alex.
Photos : Quentin.
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