jeudi 20 février 2014

Rentrer dans le rang

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Fin janvier, je ne sais plus la date, on embarque à bord d'un ferry Blue Bridge, notre véhicule en fond de cale. Enfin nous quittons la baie de Wellington après avoir finalement mis le doigt sur un problème moteur quasi insoluble. C'est une chance de pouvoir compter sur nos connaissances locales, un atout à ne pas négliger quand on part si loin sans attache. Nous filons donc, mettant dernière nous l'épisode venteux de la capitale et regardons vers l'ile du sud, de l'autre côté du cook strait (détroit de cook). Sur le chemin, quelques dauphins et c'est l'âme infantile que nous tournons sur le bateau, changeant de pont pour les apercevoir de plus prêt, mignon n'est ce pas. A l'interieur du ferry il y a un café qui n'attend que votre carte bleu, des compartiments remplit de dormeurs et une grande salle qui fait penser à un avion, un écran géant avec un film dernier crit. Nous arrivons à Picton après avoir passé "les Sounds", sorte de Fiord de colline. Nous ferons une brève halte ici avant de rejoindre ce sur quoi porte le récit d'aujourd'hui.




Arrivé à Blenheim plus au sud, une grande plaine cerclée de montagne sombre au nord à la végétation dense, et de colline sèches au sud. A l'est c'est l'océan pacifique sud, à l'ouest la vallée qui s'enfonce profondèment dans les terres. Le climat doux et ensolleilé est favorable à l'implantation de la viticulture. C'est pourquoi depuis les années 70, oui seulement, l'activité viticole est en pleine essor. Ainsi, un nombre conséquent de voyageurs se rendent à Blenheim pour renflouer les caisses. Nous avions prévu nos économies pour le voyage mais les déboire du Van ont creusé notre tas d'or et pour le palmarès, il nous fallait passer cette prochaine semaine à travailler dans les vignes. 

Grâce à un contact sur place, nous avons rapidement compris comment trouver du travail ici et ça n'a vraiment rien de français. Voilà le délire, il y a un certain nombre de domaine viticole qui ont besoin de petites mains pour tout les travaux de la vigne. Ils font donc appel à des boites de contracteurs qui eux mêmes embauchent des saisonniers à la pelle. Ces contracteurs ont chacun leur point de rencontre dans la ville, et au petit matin, entre 6 et 7 heures du matin, les migrations s'opèrent. Nous sommes donc arrivé après un reveil particulièrement désagréable, à 6h30 à une station essence, un peu avant 7h les contracteurs déboulent habillés de gilet jaune, à bord de leur mini bus. Et c'est là que les choses deviennent subtiles, quand nous avons quémandé du travail, le mahori en veste fluorescente nous a demandé d'attendre et au bout d'une attente interminable nous as brièvement déclaré "jump in". Ce qui signifie que nous allions travailler dès maintenant. Pas de diplôme de coupeur de grappe ou de brevet saisonnier sur un bout de papier. Si ton travail est satisfaisant, tu peux rester et au bout de quelques jours un contrat tombe du ciel. Bon sauf que nous il a fallut insister pour ne pas avoir à revenir le lundi suivant afin d'obtenir notre salaire. Les contracteurs ne nous aident pas vraiment, en dise le moins, sont de mauvais poil le matin comme le soir, il n'y a jamais vraiment de moment approprié pour ne pas avoir l'impression de les déranger en pleine clope ou boutade collective. Ils en voit passer des voyageurs, et ce n'est pas nous qui avons obtenu leurs faveurs. Notre collection de blagues tendencieuses n'était pas à jour je crois. 
Nous avons du récolter les infos auprès des autres saisonniers, composés de locaux, de français et d'allemands, d'énormément d'allemand. Ils sont partout de sorte que parfois on se dit qu'il serait facile d'améliorer son allemand en venant en nouvelle zélande.

En ce qui concerne le travail en lui même, nous avons bossé sur de jeunes plants de vignes, fixé des goutte à goutte et des clips pour les fils de fer; posé des filets contre les oiseaux, enlever les grappes vertes et éclaircir les pieds en grappe afin que les restantes murissent convenablement. Les moyens employés en viticulture sont hallucinants, les parcelles s'étalent sur des centaines d'hectares, les rangs sont cinq fois plus long, tout est motorisé car tout est dissproportioné. Pas de mildioux ou autre maladie couteuses, 4 traitements préventif suffisent. Le vin ne coute pas cher à produire et tout part à l'exportation. C'est le nouvel eldorado local, avec ces vices cachés. Chez moi en Loire Atlantique, j'ai vu des hectares de vignes arrachés faute de repreneur motivé pour relancer l'activité, ici on se bat pour obtenir les derniers acres de terre. Les domaines sont comme des vautours, ils surveillent le voisin et n'attendent que sa chute pour mieux en profiter. C'est un peu sale, c'est le monde des affaires et nous là dedans, au bout de la chaine, nous ne sommes pas grand chose. Raison de plus pour ne pas rester plus longtemps.



Après le boulot, il y a la ville, la même cité en quadrillage générée aléatoirement, mais cette fois ci avec des pavés sur les trottoirs, ça change tout. La bibliothèque prise d'assaut par les backpackers en quête d'internet, pas facile de trouver une prise éléctrique certain jour. Et pour ajouter une petite touche sonore chauvine, un genre de clocher sans église qui sonne chaque heure, ça remplit le fond de l'oreille de nostalgie.

Et puis parcque l'effort donne soif, nous avons écumé quelque bars, souvent accompagné par mon cousin Guillaume en stage à Blenheim pour 3 mois à l'institut de recherche viticole. Quand il ne taille pas la vigne au taille haie sur un pick up, il nous sert quelques informations sur la mafia locale autour d'une pinte ou deux, sur la pluviométrie de la vallée ou encore sur le festival Wine & Food qu'il a infiltré grâce à ses nombreux contacts. Vous imaginez tous à quoi pourrait ressembler un festival consacré au vin et la bonne bouffe en France, même dans le cas ou vous n'en avez jamais fait, une grosse marade sans complexe autour d'un cochon à la broche. Et bien là ça surprend. Ici tu paye ton entrée 45 dollars (en prévente), tu paye tes dégustations, et à 17h30 tu peux rentrer chez toi et réfléchir à ton avenir. A l'intérieur, notre espion à tout vu (il a même filmé) les festivaliers sont parkés dans un enclos et dépensent leur argent à hauteur du prix de leur robe de soirée. En dehors de l'ambiance cocktail et de l'heure de fermeture abusive, ça finit comme chez nous avec une bonne ivresse générale mais sage et sans bagarres.

Pour finir, ces colinnes au sud ne pouvait pas rester infoulées. Par un jour mitigé nous avons mit le cap au sud et au bout de cette interminable rue rectiligne, le chemin vers les hauteurs. Il ne nous a pas fallut longtemps pour changer d'ambiance, et c'est tout l'intêret du pays en générale. Les moutons se mouvaient dans les pentes dorées, quelques oiseaux trop rapide pour mon 200millimétres et un dépaysement radical avant de redescendre entre les rangs de vigne.


Texte et Photos : Quentin.





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