mercredi 26 février 2014

Un tour de Parcs

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Notre porte monnaie ravigoté par une semaine de travail dans les vignes industrielles de Blenheim, est de nouveau prêt à subir les affres des dépenses sans fin des touristes en vadrouilles que nous sommes. Oui nous revoilà sur la route avec pour objectif de faire du kayak dans le parc national Abel Tasman, sans trop savoir ce qui nous attend.


Avant de quitter les plaines chaudes et sèches du Marlborough nous voulons absolument voir un vignoble dénommé « Highfield » et réputé pour son bâtiment au style toscan. Lassé par les bâtiments carrés et sans âmes de la Nouvelle Zélande (oui je suis dur mais à part quelques grosses ville où ils ont fait des efforts, le reste c'est sans intérêt, la faute à un passé trop récent) nous nous rendons là bas. Le vignoble est vallonné et de loin nous apercevons le bâtiment rouge en terre cuite et sa tour. Effectivement ça change et on se croirait ailleurs, l'illusion est presque parfaite. De près c'est moins reluisant, ce n'est qu'un bâtiment récent sans trop de détails. Sur ce nous filons vers Havelock, il paraît (selon le guide encore) qu'il faut manger des moules là haut.



Havelock c'est censé être un petit village de pêcheurs typique. En réalité c'est surtout un patelin pommé, traversé par une nationale. Pas de petit ponton en bois sympa qui s'avance sur l'eau et point non plus de petits restaurants de fruits de mer sur la côte. A la place il y a une marina mal indiquée qui sent le pétrole. Bon en plus il est 16h, pas vraiment l'heure de manger des moules frites, nous filons.

La route nous fait passer par une ville au climat doux, similaire à celui de Belnheim, il s'agit de Nelson. Un paquet de vieux Néo-Zélandais avec un peu d'argent sont là bas car il y fait bon vivre. On peut confirmer cela. Nous sommes arrivés un dimanche en fin d'après midi. Nous cherchions un endroit tranquille pour dormir. Premier réflexe, zieuter près des parcs. Nous en voyons un grand sur la carte et en plus il y a une colline avec le centre de la Nouvelle Zélande. Vous savez sur l'autoroute vers l'Auvergne il y a le centre de la France, très précisément calculé. Pareil en haut de cette colline. Impossible de passer à côté, nous grimpons vers les coordonnées centrales du pays ! Nos efforts sont récompensés par une magnifique vue de Nelson éclairée par une chaude lumière du soir. La ville est traversée par une petite rivière au sud, elle est longée par une piste cyclable très verdoyante. L'endroit est le repère des sportifs et des gens esclaves des besoins de leurs chiens. Nous passons la nuit sur un parking paisible le long de la rivière sur lequel il n'y pas de panneau « No overnight camping », ce qui est très rare dans ce genre de petits endroits sympa. Nelson nous a fait une bonne impression, la ville a quelques beaux atouts. Des efforts ont été fait sur l'église. Reconstruite récemment dans un style semi-traditionnel, semi moderne, elle a été achevée dans les années 70. Il y a quelques rues bordées de platanes, des bars sympa et un bout de rue piétonne très agréable qui fait face au grand escalier qui mène à la fameuse église. C'est le genre de ville où vous avez envie d'écumer tous les petits restaus et bar sympa disséminés un peu partout. Notre porte monnaie ne nous permet pas cette excentricité, cap vers Abel Tasman !



Le parc national Abel Tasman tant vanté par les guides et les brochures, c'est un peu la destination phare des kiwis en vacances. Il y fait chaud et beau et l'eau est presque turquoise, en tout cas elle donne sacrément envie d'y plonger. Nous nous renseignons pour savoir comment faire du kayak le long de la côte. Rien de compliqué au premier abord, mais vu que rien n'est simple dans la vie, il faut bien se renseigner et choisir la bonne formule. Car si vous passez par le cartel des entreprises de kayak comme nous vous ne faites pas ce que vous voulez ! Il y a des formules avec et sans guide. Plus vous faites chauffer la carte et plus vous en prenez plein la vue en remontant la côte. On vous propose de vous remonter en « Water taxi » pour redescendre sans efforts dans le sens du courant en kayak, on vous propose aussi des pique nique sur des plages, des nuits dans des refuges pour des périples de plusieurs jours, tout est cadré. Nous choisissons une formule pas trop chère qui consiste à faire du kayak jusqu'à la baie de Anchorage et de revenir à pied.




Le matin nous arrivons au taquet à 8h30 sur le parking de notre compagnie de kayak. Après d'interminables consignes de sécurité et un cours de conduite de kayak digne d'une leçon de pilotage d'A380, on nous emmène enfin sur la plage, il est 10h30. La journée est ensoleillée, nous ramons sur une mer brillante en longeant la côte. Les récifs blancs sont bordés de végétation et de petites criques cachées dont certaines désertes puisque aucun accès par la terre. Une île nous fait de l'oeil, on fait une embardée, poussé par des envies de Robinson Crusoé. Une petite crique accueille notre kayak jaune biplace et nous sortons nos vivres préparés le matin même. L'eau turquoise est une invitation en forme de mirage à la baignade. Au premier orteil dans l'eau vous comprenez pourquoi je parle de mirage, la température est à peu près du même acabit qu'à Tourcoing. Heureusement cette petite crique recèle d'autres attraits dont un petit oiseau peu commun. Le « Little robin », un petit passereau natif d'ici. Sa particularité, un comportement beaucoup trop sociable, cet oiseau n'a pas trop la notion du risque et il n'hésite pas à s'approcher tout près de vous, poussé par la curiosité. Le nôtre a failli grimper sur l'objectif de Quentin. Lorsque je me suis enfoncé dans une cavité verdoyante en quête d'exploration au fond de la crique, ce petit bout me talonnait de près comme un animal domestique. Trop bon trop con, cet oiseau est victime de sa gentillesse en étant une proie trop facile.




Nous repartons vers la baie d'Anchorage et croisons plusieurs animaux. Sommes nous chanceux ce jour-ci ? D'abord nous voyons de nouveau un phoque dans les rochers à la pointe de l'île, mais on nous avait rencardé sur le lieu alors ça ne compte pas vraiment. Pendant qu'on ramait comme des esclaves à la botte des Romains, j'aperçus aussi un drôle de truc marron à la surface de l'eau. C'était une pieuvre d'une belle taille qui se promenait là. Curieux pour ce genre d'animal plus à l'aise planqué dans les rochers au fond de l'eau. Plus tard nous voyons aussi le petit penguin bleu de Nouvelle Zélande. Il nageait là près de nous à une vitesse impressionnante. Un vrai safari marin cette ballade en kayak. En début d'après midi nous abandonnons notre radeau de fortune (oui ce n'est qu'un vulgaire moulage en plastique) sur une grande plage d'Anchorage et empruntons le chemin de randonnée pour rentrer. La ballade est agréable, pas trop de dénivelé, des accès à des petites plages régulièrement et des vues sur la mer qui rappellent les paysages de la Corse. Voilà pour résumer, le parc National Abel Tasman c'est un peu la Corse mais avec de l'eau froide et sans les fusillades.



Changement radical de décor le lendemain puisque nous reprenons la route vers les terres, plus au sud en direction du Nelson Lake. Très vite le soleil laisse la place à un temps maussade et humide, un genre de crachin Breton. Nous arrivons au fameux lac dans une atmosphère un peu glauque typique du mois de Novembre. Mais peu importe, nous enfilons les manteaux et tentons une petite ballade. Le lac est encastré dans une vallée verdoyante, surplombé par le mont Robert, un beau cailloux un peu désolé sur une face mais qui grâce à un projet de revégétalisation a retrouvé ses couleurs. Nous campons au bord du lac dans un camping très surveillé du DOC (Department of Conservation). Le lieu est paisible car ce n'est finalement pas un endroit très prisé, et l'abondance de sandfly ne doit pas arranger les choses. On a peut être oublié de vous parler des sandfly car nous n'avons pas eu affaire sérieusement à ces saloperies dans le nord, mais cette fois-ci nous avons pu vivre l'expérience à fond. Les sandfly ce sont des moucherons tout ce qu'il y a de plus communs. Sauf que les femelles piquent. Et que les boutons peuvent rester plusieurs semaines si vous vous laissez aller à quelques séances de grattage intensif. A cet endroit c'était des nuages entiers qui venaient s'éclater inlassablement sur nos pieds, puis sur nos chevilles une fois les chaussures enfilées, puis sur nos mains et notre visage quand nous étions intégralement recouvert. Ces moucherons se laissent bêtement écraser contrairement aux moustiques, mais ils reviennent sans cesse si bien que vous finissez par abandonner. Heureusement lorsque la température tombe le soir ils disparaissent pour revenir en pleine forme au petit matin sur les coups de 8/9h.



Bref le lendemain matin nous sommes chanceux car le temps s'est dégagé et la vue sur le lac aussi. Nous profitons de cette aubaine pour monter sur la tête à Robert. L'ascension n'est pas très longue, à peine 2h si vous marchez bien et le chemin passe dans une forêt humide caractéristique aux arbres recouverts de lichens étranges. Du lichen qui dégringole des branches et un autre tout plat et vert qui colonise les troncs. Une vraie forêt de sorcière si vous voulez mon avis. Le sommet laisse place à des pâturages dorés, et un chemin mène même à une ancienne piste de ski pour l'hiver, mais nous n'y passerons pas car dans cette direction un épais brouillard commence à se former et les températures en haut ne sont pas réjouissantes, nous regagnons la douceur de la plaine tranquillement.






Pas mécontent de notre excursion, nous quittons cet endroit infesté de sandfly pour nous diriger vers la côte Ouest, la ville de Wesport. Pas grand chose à dire sur cette ville. Elle nous a fait l'effet d'une zone sinistrée du nord de la France. Beaucoup de magasins fermés ou à louer, une ambiance morne en plein après midi un samedi et des zones résidentielles d'un calme plat tout autour. Heureusement que nous avons décidé de marcher comme des benêts jusqu'à la plage. C'est un vrai cimetière d'arbres mort qui nous a acceuillis là bas. La végétation a du être balayée par une tempête sur la côte un jour et depuis c'est un amas impressionnant de bois flotté qui procure une ambiance étrange au lieu. Ces tas de bois grisonnants et cet horizon infini sur la mer de Tasman nous laissent quelques instants rêveur.



Nous repartons le réservoir au quart plein en direction de Greymouth cette fois-ci, qui est un peu plus au sud. Après 10km un panneau annonce qu'il n'y aura pas de station essence durant les prochains 90km. Nous faisons demi tour et allons faire le plein à Wesport pour éviter le drame. Merci panneau, merci. Suite de la descente vers Christchurch au prochain article.

Texte : Alex ; Photos : Quentin



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